Sherlock y es-tu ?

Il est préférable d’avoir vu la saison 3 pour lire cet article

Sherlock Series 3

La troisième saison de Sherlock n’a accompagné les spectateurs que deux semaines, offrant trois épisodes aux assoiffés de la série, avant de disparaître pour une durée indéterminée (il semblerait qu’une quatrième saison soit certaine de voir le jour, on murmure qu’une cinquième pourrait très bien suivre). Dès ses débuts, la série inventée par Mark Gatiss et Steven Moffat a connu un franc succès public et critique, propulsant Benedict Cumberbatch (dont les plus ferventes fans se font appeler Cumberbitchies) et Martin Freeman (qui a depuis endossé le costume du célèbre Bilbo) au rang de superstars. Pourtant, le pari n’était pas gagné. Sherlock avec un téléphone portable ? Sherlock dans le métro ? Sherlock aujourd’hui ? Les puristes enrageaient déjà, d’autant plus que la version musclée du célèbre détective, incarnée par Robert Downey Junior, semblait avoir achevé de détruire le mythe.

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« Who is the man that did that to you ? »

Il est préférable d’avoir vu la série pour lire cet article

Jane Campion, réalisatrice primée à Cannes pour le très beau La leçon de piano, retrouve la Nouvelle-Zélande et Holly Hunter pour filmer avec soin sa nouvelle série, Top of the Lake. Hybride et déroutante, ni tout à fait policière ni tout à fait psychologique, cette œuvre, qui pourrait presque être un film en sept parties, se déroule au bord du lac Wakatipu, dans une nature magique et terrifiante. Chaque plan est envoûtant, chaque scène magistralement tournée. Une enquêtrice mélancolique tente désespérément de retrouver une jeune fille disparue, victime comme elle autrefois de la violence des hommes. Sa quête va raviver des souvenirs douloureux et mettre à jour les secrets enfouis des habitants de Laketop. Prisonnière des montagnes, la ville doit son nom au lac qui habite ses frontières. Au cœur de cette immense étendue bleue, la légende raconte que bat le cœur d’un démon. Cette eau qui dort, et dont, comme on le dit si bien, il faut se méfier, se présente comme le fil conducteur de la série. Immobile, lieu de passage, de mort, mais aussi de vie, le lac assiste, comme un spectateur, à la chute d’une société patriarcale gangrénée jusqu’à la moelle, accueillant sur ses berges les femmes qui, sans peut-être vraiment le vouloir, vont renverser le pouvoir.

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