La magie au bout des doigts

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Lundi 12 janvier, Alexandre Tharaud s’invitait au théâtre des Champs-Elysées. Il y proposait un programme enchanteur, ouvrant le concert avec du Mozart, convoquant ensuite Schubert, avant de terminer sur Beethoven. Des œuvres atypiques côtoyaient des mélodies plus connues, la suite K. 399 débutant ainsi le cycle Mozart, clôt par la célèbre sonate « Alla Turca ». Le pianiste, soulignant les silences entre les variations, propose de découvrir différentes facettes du grand compositeur. Il appuie sur la simplicité de certains mouvements, le charme singulier d’autres, le lyrisme de l’ensemble. Joueur gracieux, Alexandre Tharaud se fait fantaisiste, sans jamais oublier d’être volubile. L’incroyable capacité à chanter chacune des notes continue de surprendre et d’émerveiller.

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Un instant suspendu

Le lecteur mélomane excusera cet article sur le concert du 16 octobre, dans la galerie des glaces, d’Alexandre Tharaud et des Violons du Roy

Alexandre Tharaud pochette CD Jeunehomme

Quelques instants suspendus, en apesanteur, et la magie paraît. Une petite porte sur la gauche, et nous voilà dans le château de Versailles, la nuit. Les pièces se succèdent, habitées par quelques privilégiés, venus entendre une symphonie de Haydn et deux concertos de Bach et Mozart ranimer les murs du palais. Quelques lumières artificielles guident notre avancée dans la pénombre ; comme il est étrange de fouler le sol de ce bâtiment habituellement bondé de monde, qui paraît si vide, si calme. La galerie des glaces se dessine bientôt, illuminée par les lustres sur lesquels des flammes de verre brûlent. Les statues toisent les rangées de chaises occupées par les spectateurs. Les miroirs réfléchissent les vitres des fenêtres, qui réfléchissent le cristal des chandeliers, qui réfléchissent le feu trompeur des ampoules ; les dorures se parent d’une brillance mate, les touches blanches des tableaux captent quelques rayons lumineux, et la longue salle scintille ainsi des reflets sans cesse renvoyés et perdus. Des éclats de voix montent vers le plafond, on sourit avec politesse en hochant un peu la tête ; certains, puisque le siècle est ainsi fait, s’amusent à se photographier avec leur portable qu’ils tiennent à bout de bras.

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