Dans la terre sèche, je veux t’enterrer. Une terre friable, une terre propre, une terre tranquille. Une terre qui crie famine.
Je ne t’arroserai pas, tu n’auras rien de moi. La nature reprendra ses droits, et sans doute seras-tu pour elle un divin repas.
À cette terre à laquelle j’ai tant pris, et jamais rien donné, je veux aujourd’hui sacrifier cette offrande. Plonger tes racines dans son corps meuble et tendre.
Toi qui m’as tant nourrie, tant accompagnée, toi qui me pousses aux larmes, toi qui toujours m’animes, sois pour ma terre source de vie.
Je t’inhume, je te laisse, je ne reviendrai pas. Sois créatrice, sois nourricière et notre terre, sauve-la.