Il vaut mieux avoir vu le film pour lire cet article.
Svetlana Geier a traduit les « cinq éléphants » de Dostoïevski en langue allemande, cinq « romans-monuments », d’imposants pavés littéraires considérés, à raison, comme des chefs-d’oeuvre. Le regard très bleu et voilé, des rides parcourant respectueusement son visage mélancolique, la femme se déplace le dos voûté. Elle magnétise la caméra, en bon sujet de cinéma. Vadim Jencheyko lui consacre un très beau documentaire qui cherche à répondre à la question que se posent les héros du grand romancier russe : « Qui suis-je? » Une question, finalement, qui taraude l’être humain.